Un peu d’histoire

La commune d’Izon est bordée au nord par la Dordogne, à l’est par la commune de Vayres, au sud par celle de St Sulpice et Cameyrac et à l’ouest par les communes de St Sulpice et St-Loubès.

En bordure de Dordogne, les terres très plates autour d’Izon étaient essentiellement viticoles. De nombreuses cités pavillonnaires abritent les travailleurs de Libourne et de la CUB de Bordeaux.

  • Intercommunalité : CALI – Communauté d’agglomération du Libournais
  • Code Postal : 33450
  • Superficie : 1559 hectares
  • Population 6235 (2019) habitants
  • Habitants : Les Izonnais
  • Cours d’eau : La Dordogne, Le Canteranne, Le Petit Estey du Glaugelas, L’Estey de Ribouquet, le ruisseau de Vergne et le ruisseau des Prades.

Origine du nom :

Le village apparaît dans des documents du XIIIe siècle sous le nom d’Hison, puis Yson au XIVe siècle. Il est ensuite identifié sous le nom d’Ison sur la carte de Cassini, représentant la France entre 1756 et 1789, puis mentionné sous le nom d’Izon en 1793 et 1801.

Carte de Cassini

Izon est limitrophe de sept autres communes.

Les communes les plus proches sont Saint-Sulpice-et-Cameyrac (2 km), Lugon-et-l’Île-du-Carnay (4 km), Saint-Germain-de-la-Rivière (4 km), La Rivière (5 km), Vayres (5 km), Saint-Michel-de-Fronsac (5 km), Asques (5 km), Cadillac-en-Fronsadais (5 km), Saint-Loubès (5 km) et Beychac-et-Caillau (6 km).

Préhistoire : de nombreuses preuves témoignent d’un habitat très ancien à IZON. En effet, une quantité assez importante de silex taillés, du paléolithique au néolithique, allant du racloir à la hache polie en passant par des bifaces et des poignards remarquables, de nombreuses pièces de l’âge du bronze et quelques poteries de l’époque romaine ont été trouvées attestant l’ancienneté et la continuité de la présence de l’homme sur le territoire de notre commune.

De la féodalité jusqu’en 1789 la commune d’Izon fut partagée en deux parties dont une dépendait de la grande prévôté royale et l’autre était placée sous l’autorité du seigneur du château de VAYRES.

Depuis le 13ème siècle ce seigneur avait droit de haute et basse justice sur ses terres, ce qui faisait de lui un homme très puissant. Sa juridiction s’étendait de VAYRES jusqu’à l’actuel Château de Grand-pré partageant la commune selon un axe nord-sud empruntant l’allée du château, l’actuelle rue des écoles, et rejoignant la commune de ST SULPICE au lieu dit  » maison seule « .

L’autre partie celle de la prévôté royale, soit la moitié ouest de la commune, était placée sous l’autorité du seigneur d’Anglade arrière-vassal des rois d’Angleterre puis des rois de France.
Ce partage entre les deux seigneurs qui avaient le pouvoir sur elle ne facilita pas l’unité de la commune qui se réalisa fort tard émaillée de nombreux procès. Ce n’est que peu à peu, après que certains serfs finirent par acquérir des droits transmissibles sur les terres qu’ils cultivaient, qu’insensiblement se dessinèrent les contours et la physionomie de notre commune.

Les terres situées en bordure de la Dordogne, formées d’alluvions et étant les plus riches, virent apparaître les premières borderies, c’est à dire un ensemble comprenant une maison d’habitation, des dépendances et une plus ou moins grande quantité de terre autour.

Il reste peu de constructions antérieures au 16ème siècle : quatre ou cinq maisons plusieurs fois restaurées, dont une est le vestige de l’ancien prieuré du Boisset qui eut une certaine importance (et une histoire mouvementée), son prieur, fils du seigneur de VAYRES, le céda aux jésuites de Bordeaux.

Quelques vestiges subsistent également du château d’Anglade et d’une partie de ses dépendances, en très mauvais état.
Un autre château fort de petite taille se dressait au lieu dit  » Jabastas  » près du hameau de Graney. La construction en fut autorisée en 1285 par le roi d’Angleterre.

Trois siècles plus tard, son dernier seigneur, Jacob de Donissan, vassal de VAYRES, pour avoir tué le prévôt de ce dernier, eut le poing coupé et la tête tranchée. Ses biens furent confisqués, son château rasé et recouvert de sel.

Longtemps la légende d’un veau d’or enterré à cet emplacement se perpétua. Au siècle dernier, des fouilles furent entreprises qui permirent de ne retrouver seulement que des carreaux de céramique provenant de l’ancienne chapelle.

Quant à notre église, dont l’abside remonte au XIème siècle elle fut transformée de nombreuses fois. Il s’agit d’un monument remarquable, aux chapiteau de belle facture et possédant une très belle porte de cinq arcs en plein cintre mais dont les sculptures ont subi l’épreuve du temps.

La révolution, période trouble, suivie des guerres napoléoniennes laissa IZON comme la plupart des campagnes françaises en état de désorganisation et de grande pauvreté. La commune ne possédait aucun local et était locataire pour la mairie et la maison d’école ce qui entraînait leur déménagement chaque fois que le propriétaire voulait récupérer l’usage de ses locaux.

Ce n’est que dans la seconde moitié du XIXème siècle que notre commune prit l’aspect que nous lui connaissons. L’on construisit une maison d’école et une mairie qui forment encore aujourd’hui la partie la plus ancienne du groupe scolaire.

En 1860 on entreprit la restauration et l’agrandissement de l’église. La flèche et les absidioles sont de cette époque. Le clocher contient trois cloches dont la plus importante pèse 750 Kg. Elle a été fondue en 1844 en y incorporant l’airain de l’ancienne cloche classée et qui était fêlée. Les deux autres sont de 1881 et pèsent à elle deux 450 Kg .Le cimetière qui entourait le chevet de l’église fut alors transféré là où il se trouve actuellement.

L’agriculture qui était l’activité essentielle d’IZON se développa vraiment à cette époque et son apogée se situe paradoxalement au moment de l’arrivée du phylloxera en 1869 qui ruina le vignoble girondin. En effet, pour lutter contre ce parasite il fallait: soit pouvoir submerger les vignes pendant quarante jours, ce qui n’était possible qu’en bordure de rivière, soit utiliser une autre méthode qui consistait en une injection de sulfure de carbone faite au moyen d’un pal (sorte de grosse seringue) à environ 40 centimètres de profondeur.

Tout le vignoble planté sur les coteaux ne pouvait être traité, le pal ne pouvant pénétrer dans la sous-couche formée de roc ou de pierre, aussi disparut-il de bon nombre d’endroits et fut replanté ailleurs, là où il pouvait être traité. On planta donc de la vigne à IZON dans les palus, dans les graves et aussi dans la partie sablonneuse jusque là réservée au blé. Ce fut la grande époque d’IZON où la production annuelle de vin atteignit 30.000 hl en 1893, elle est aujourd’hui de 3000 hl en moyenne.

Les maisons en pierre de taille que nous trouvons dans les villages datent de cette époque ou ont été restaurées à ce moment là. Malheureusement le déclin commença vers 1910 quand le vignoble replanté avec des porte-greffes américains résistant au phylloxera entraîna une abondance générale de vin et l’effondrement des cours.

La guerre de 1914 fut une rude épreuve pour IZON qui compta de nombreux morts. Un camp américain installé en 1917 allait de la gare de ST SULPICE à celle de VAYRES occupant une largeur moyenne de cinq cents mètres. A son départ l’Etat garda une bande de deux cents mètres environ, longeant le côté nord de la ligne de chemin de fer.

L’occupation de ces terrains agricoles (presque un quart des terres cultivées) porta un rude coup à l’agriculture en général et à la viticulture en particulier, activités essentielles à cette époque. Jusqu’en 1934, les choses évoluèrent peu bien que l’on ait assisté déjà au départ de quelques Izonnais pour travailler en ville.

La seconde guerre mondiale vit de nombreux hommes mobilisés puis pour beaucoup ce fut une longue captivité jusqu’à la victoire de 1945. De nombreux réfugiés, venant de la région de Longwy surtout, furent accueillis chez nous.
Les Allemands occupèrent à des degrés divers la commune et emportèrent le monument aux morts de la Grande Guerre représentant un poilu terrassant l’aigle, qui se trouvait sur l’actuelle place de l’Eglise, une magnifique statue de la Liberté (réplique quasi exacte de celle de NEW YORK) érigée en 1927 sur le parking actuel jouxtant l’ancienne pharmacie grâce à la générosité d’un Izonnais de retour des USA où il fit fortune et enfin le buste du Docteur FELLETIN situé près de l’actuelle Mairie. Ces trois œuvres de bronze servirent à l’occupant pour fabriquer des canons.

A la fin de la seconde guerre mondiale, l’activité viticole, ressource essentielle, fut ébranlée par une gelée mémorable, celle du 3 Mai 1945 qui réduisit la récolte à néant. Ce fut le début d’un exode qui entraîna beaucoup de petits producteurs à rechercher du travail à la ville.

Au cours des années qui suivirent, des gelées printanières atteignirent plusieurs fois le vignoble situé en plaine ce qui aggrava encore la position des exploitants.

Enfin la gelée de 1956 entraîna la destruction d’une grande partie du vignoble qui dut être arraché. Beaucoup de ceux qui décidèrent de continuer durent se résoudre à vendre des parcelles pour en faire des carrières de grave, afin de refaire leur trésorerie. C’est la raison pour laquelle on trouve ces étangs qui occupent une partie de la portion graveleuse de notre commune.

La population qui était de 1200 en 1945 puis de 1500 habitants à la fin du siècle dernier, pour atteindre 6300 aujourd’hui.